La Direction a présenté une enveloppe globale à 3,7% pour une inflation à 5,4%, pas d’augmentation générale des salaires et une enveloppe insuffisante qui se répartit différemment entre les salariés cadres et non cadre.
La CGT a consulté ses syndiqués et les salariés, ceux qui se sont battus, pour que la direction améliore sa proposition :
clairement, le compte n’y est pas !
La CGT ne signera pas.
Notre engagement réel dans la négociation, sans jusqu’au boutisme mais résolu.
En janvier 2022, la CGT a bâtie ses revendications sur la base de contacts pris avec les salariés, et dans un contexte d’inflation à 2,8%. Elle intégrait 3% d’augmentation générale, 2,5% d’AI/AC, 0,3 % pour corriger les inégalités de salaire constatées au sein des équipes, 0,1% de primes exceptionnelles, 2,1 % pour financer une prime de vacances (prime représentative d’un 13ème mois, premier quart cette année) versée en juillet, la création d’une prime de transport pour répondre aux hausses des carburants, et une mesure spécifique OSD.
Ces revendications mettaient en avant le besoin de maintien du pouvoir d’achat, celui d’un déroulement de carrière attractif, la fidélisation des salariés, et la mise en place progressive d’un 13ème mois.
Dès le mois de mars, la CGT lançait une pétition pour soutenir nos demandes. Elle a été signée par près de 2000 salariés, et remise aux Directions locales lors de rassemblements ou mouvements de grève.
Malgré nos demandes pour avancer le début des négociations, la première réunion s’est tenue le 14 avril. La Direction annonce alors 3%
d’enveloppe globale ! alors que l’inflation atteint déjà 4,8% en mars. Pour l’ensemble des organisations syndicales, « Le compte n’y est pas ».
La colère des salariés se traduit par des débraillages dans plusieurs centres, mais principalement à Roanne, et en production.
Consciente des limites qu’imposait la Direction, la CGT a alors proposé 3% d’AG sous forme d’une augmentation uniforme, de 1000€ brut annuel, pour tous, elle était suivie ensuite par une autre organisation syndicale, et maintien de 2,5% d’AI. Le 12 mai, la Direction détaillait sa réponse, toujours dans une enveloppe de 3%.
Les salariés, principalement en production, sont alors passé à des actions plus marquantes, dans la longueur, à l’appel de la CGT qui accompagne toujours les salariés. C’est bien leur mobilisation qui a amené la Direction à revenir à la table des négociations le 1er juin avec une enveloppe notablement augmentée, passant de 3% à 3,7%.
Mais l’AG pouvoir d’achat, augmentation générale rappelons le, ne permettra de servir que 70% des personnels mensuels. L’AG mensuel, qui passe au final de 0,7% à 1%, se fait au détriment des AI des seuls mensuels (-0.3%).
Dans un contexte d’inflation à plus de 5% sur 12 mois glissants, on parle de 8% pour l’année 2022, il est clair que le compte n’y est toujours pas. Le pouvoir d’achat n’est pas garanti, le déroulement de carrière ne protègera même pas le niveau des rémunérations.
Le compte n’y est pas, cette politique salariale n’est pas motivante !
Tout au long de la négociation, la CGT a eu à cœur de défendre le pouvoir d’achat des salariés, surtout celui des plus bas salaires. Nous avons aussi la volonté de travailler à la fidélisation des salariés, entre autres par une politique salariale attractive garantissant le déroulement de carrière, et une vision d’avenir.
La direction reste sur des politiques différentiées entre les salariés cadres et non cadre, et refuse les augmentations générales. De telles positions de principe ne peuvent être acceptées.
Les cadres, et en particulier les jeunes embauchés, se sont peu mobilisés dans les actions aux cotés de leurs collègues de production. Par peur, peut être, par doute sur l’efficacité de l’action collective sans doute.
Cela ne veut pas dire qu’ils sont satisfaits de l’aboutissement de cette négociation bien au contraire. Mais leur mode d’action est autre : lorsqu’ils sont mécontents, ils quittent l’entreprise. Le nombre de démissions repart à la hausse depuis le début de l’année. La Direction reste sourde à ce phénomène, expliquant que de multiples raisons sont évoquées. Oui il y a plusieurs causes et le salaire n’est pas la seule.
Pourtant ce sont les entreprises qui créent cette situation : les salaires sont négociables seulement à l’embauche, ensuite c’est la misère.
La CGT a recueilli l’avis de ses syndicats, et surtout de tous les salariés qui se sont battus dans les centres pour amener la Direction à faire bouger les lignes, pour le bénéfice de tous ! C’est bien eux, à l’initiative de la CGT, qui, par leur mobilisation en soutien aux négociations, ont influé sur la position de la Direction. Après cette consultation, la CGT a décidé de ne pas signer l’accord salarial 2022.
Et maintenant quelles suites ? juste mise en œuvre de l’accord et négociation de l’intéressement et de la participation
Les syndicats dans les centres seront attentifs à la mise en œuvre des augmentations, en particulier dans les secteurs les plus mobilisés ces derniers mois, et veilleront à l’équité de traitement entre tous les salariés.
Pour 2022, il nous reste à négocier les accords de Participation et d’Intéressement.
Pour l’intéressement, il s’agira de définir les seuils de performance qui permettent de déclencher un versement, et définir les critères pris en compte pour son calcul. La Direction a présenté sa vision, à nous d’argumenter pour rendre les seuils déclencheurs plus accessibles.
Pour la participation, la répartition se fait à 100% sur la base des rémunérations.
La CGT a demandé d’avoir une répartition intégrant une part forfaitaire à hauteur d’au moins 30% du montant à verser, ce qui favoriserait les bas salaires. Prochaine réunion sur le sujet, le 22 juin.
Nous espérons toujours faire converger les revendications des différentes organisations syndicales et ne sommes pas dans la surenchère
permanente, ni dans l’opportunisme. Notre seul objectif est d’améliorer les conditions sociales du travail dans le groupe Nexter pour tous ses salariés.